La boxe, que l’on peut considérer comme le sport favori du monde étrusco-romain, provient de très anciennes disciplines dont on retrouve des traces trente siècles avant notre ère, en Egypte et en Mésopotamie.
Les Crétois la pratiquent 2500 à 2000 ans avant notre ère puis les Grecs en 2000 av. J.-C., et enfin les Etrusques aux alentours de 1300 avant. Elle devient discipline Olympique en 688 avant notre ère, au cours de la 23e Olympiade, où Onomastos de Smyrne en fut, d’après Philostrate, le vainqueur. Les Romains se l’approprient en 366 av. J.-C. Des évolutions s’opèrent selon ses diverses localisations. Nous nous intéressons plus précisément au pugilat, qui s’est développé entre le VIe siècle avant et le IVesiècle après dans les Jeux Olympiques. Celui-ci est bien identifié et a été maintes fois l’objet d’expérimentations. Si cette discipline se retrouve dans toutes ces civilisations anciennes, il semble probable qu’elle n’a pas, partout, la même fonction et la même origine. Cette question historique n’a pas de véritable influence sur l’expérimentation et les techniques du pugilat antique car, comme nous avons pu le démontrer dans nos expérimentations, les données archéologiques du pugilat sont univoques.
Le pugilat antique offre un éventail de techniques plus important que la boxe anglaise moderne et cela sans jugement de valeur, tout simplement par le fait que plus de coups sont autorisés (comme les coups portés avec le revers de la main) et que les zones de frappes sont plus larges (il n’y a pas de restriction en pugilat). L’absence de gant, les pugilistes ne portent que les cestes, transforme la biomécanique des coups portés car le boxeur doit mettre ses mains en avant (un peu comme dans la boxe du début su siècle). Il est à noter que nous voyons apparaître de plus en plus souvent en freefight des formes de coups (notamment le sagittarius) qui étaient déjà utilisés par les pugilistes antiques. cette apparition s’explique par la mise en place de gants de petite taille dans le free fight et le perfectionnement de plus en plus flagrant des free-fighters en matière de boxe. Les gardes s’allongent naturellement et les coups du pugilat antique eux aussi commencent à faire leur apparition.
Paru aux éditions Budo Eveil : Jeux Olympiques Antiques, Brice Lopez. 2010
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